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Épinal remporte le premier round


C'est à la patinoire de Méribel, théâtre du tournoi de hockey lors des Jeux Olympiques d'Albertville en 1992 que les spinaliens avaient rendez-vous avec des bouquetins bien décidés à déjouer tous les pronostics. Nous ne verrons pas Joé Juneau, Teemu Selänne ou Philippe Bozon sur la glace, Michael Jackson ou Jordi ne trustent plus la tête du hit-parade et pourtant l'esprit olympique demeure au coeur des trois vallées. Si bien qu'entre les murs d'une patinoire qui accueillaient il y a encore quelques années la finale de la pas si regrettée Coupe de la Ligue, les annonces officielles se font toujours en français et en anglais, conformément à l'esprit de Coubertin.

"L'important c'est de participer" disait le baron. Pas de ça entre nous, l'important c'est de gagner et d'aborder le match de samedi prochain en position de force. C'est avec cette idée en tête que les joueurs de l'EHC démarre fort la partie: les deux premières minutes de jeu se jouent intégralement devant le but d'un Tomas Pek bien décidé à mettre en échec ses compatriotes slovaques. Il faut donc attendre plusieurs minutes pour voir les savoyards parvenir à sortir le palet de leur zone défensive et même se créer la première véritable situation dangereuse face à un Khoroshun concentré. Le rapport de force s'équilibre peu à peu mais Pek doit s'employer lorsque sa défense laisse un spinalien prendre un tir et son rebond. A la huitième minute de jeu, Guillaume Chassard tente de trouver un Kévin Pernot esseulé et fonçant vers la cage qui n'arrive pas à reprendre le palet pour quelques centimètres. Sur le contre, Khoroshun réalise un premier arrêt sur un tir de Stoklasa qui prend le rebond et décale Maxence Wagret sur la gauche du but, laissé seul par une défense spinalienne aspirée vers le palet. Après un contrôle difficile, son tir en pivot en première intention bat un le portier spinalien en plein déplacement après avoir perdu le palet des yeux une fraction de seconde. Malgré une belle entame de match, les spinaliens se retrouvent à nouveau menés, une fâcheuse habitude cette saison, sans conséquences jusqu'ici mais jamais face à un adversaire aussi redoutable sur le papier. Le plan de jeu mis en place par l'entraîneur Pierre Rossat-Mignod trouve alors un nouvel écho: bloquer la ligne slovaque spinalienne, empêcher les spinaliens de rentrer proprement en zone offensive et aspirer les avant vosgiens à la récupération du palet afin de libérer des espaces pour partir en contre.

Loin de se décourager, les trois lignes offensives spinaliennes continuent leur travail de sape et obtient une première pénalité par un Nathan Ganz qui fait admirer sa technique au public mais se fait stopper irrégulièrement par Quentin Chevassu. L'occasion est donné aux vosgiens de revenir au score mais le jeu en avantage numérique se révèle impuissant face à la belle boîte mise en place par les Bouquetins. La fin de tiers se joue à un joueur de moins, les deux équipes se faisant alternativement sanctionnées par M.Grabit.

Le début du deuxième tiers se fait en inferiorité numérique pour l'EHC, Kévin Benchabane s'éant rendu coupable d'une mauvaise charge juste avant la pause. A son retour de la prison, il s'en va mettre un défenseur local sous pression avec Anthony Pernot, récupère la rondelle et trouve Thomas Mathieu dans le slot. Celui qui avait été cantonné au banc lors du premier acte ne se fait pas prier pour ajuster le gardien d'un tir d'une précision redoutable, trouvant le petit trou de souris laissé par Pek au-dessus de son épaule, côté bouclier. Le public siffle et réclame une faute sur la récupération mais le but est bien validé par le trio arbitral. Quelques instants plus tard, après une pénalité différée pour une faute sur Nathan Ganz, celui-ci reçoit une charge juste après le coup de sifflet. Pas de quoi perturber les acteurs mais le public réclame, encore, une faute spinalienne.

A la mi-match, Gaspar se retrouve seul face à Pek sur une échappée mais le gardien sort la mitaine sur le tir à mi-distance du meilleur buteur de la saison régulière. Le jeu s'emballe enfin et les équipes vont d'un but à l'autre. Le public tente d'influencer les arbitres dès qu'un joueur savoyard se retrouve par terre, y compris quand il tombe tout seul. La 31ème minute voit enfin les locaux s'installer durablement dans la zone offensive, sans pour autant inquiéter Khoroshun avant que Gaspar, encore lui, récupère le palet derrière le but et repique instantanément vers le premier poteau, essayant de profiter d'un gardien en plein replacement. Finalement il décale le vétran Jan Plch au second poteau qui se retrouve seul face à une cage où le dernier rempart est couché à plat ventre. L'entraîneur-joueur voit alors son tir sauvé miraculeusement par le gardien qui a lancé sa jambe droite en l'air, dans un geste désespéré. Sur le rebond, Plch tente à nouveau sa chance mais Pek ferme à nouveau la porte. Sur l'action suivante c'est au tour de l'autre papy de l'attaque de s'essayer: Chassard rentre dans la zone offensive et profite d'un peu d'espace pour déclencher un gros slap qui s'écrase sur le montant du but. Puis Fujerik tente un tir en angle fermé mais le cerbère savoyard réalise à nouveau un gros arrêt. Finalement c'est logiquement que l'EHC finit par trouver à nouveau la faille, à la 38ème minute. Kévin Pernot récupère le palet en zone défensive et trouve immédiatement Chassard sur l'aile droite, dans la zone neutre. Ganz fonce au but plein axe et l'expérimenté #77 se sert de cet appel pour fixer la défense et venir battre le gardien de près. Une action d'école pour celui qui dispute sa 22ème saison senior à Épinal.

La dernière période commence en situation d'avantage numérique pour Épinal suite à la pénalité infligée à Jan Zmeskal à la toute fin de l'acte médian. Si les vosgiens s'installent bien en zone offensive c'est bien le HCMP qui est le plus dangereux avec une échappée qui oblige Khoroshun à jouer de la mitaine. Peu d'actions en ce début de troisème tiers-temps. Les spinaliens ne se ruent pas à l'attaque, fort de leur avance au tableau d'affichage, et les Bouquetins semblent incapables de proposer autre chose que des contre-attaques. Pour voir les locaux s'installer il faut attendre une pénalité à l'encotre de l'EHC. Celle-ci intervient à la 50ème minute pour une obstruction de Janci qui empêche son vis à vis de partir défier Khoroshun. En inferiorité, les spinaliens tentent d'enfermer le palet dans le coin de leur zone défensive mais Martin Charpentier perd son casque au duel, tout en gagnant le palet. Khoroshun s'emploie à détourner des tentatives mi-distance de la botte avant de bien sentir le coup en stoppant le palet de la crosse face à un adversaire tentant de le contourner après avoir débordé la défense sur un une-deux en entrée de zone. Sur l'action, l'attaquant local se retrouve au sol et, évidemment, le public gronde à nouveau.

Alors que l'on s'apprête à rentrer dans les 5 dernières minutes, Épinal est à la relance. Les défenseurs prennent leur temps, pas presser par des Bleus du HCMP semblant oublier qu'ils sont menés. Maxime Martin s'aide alors de la bande pour alerter Dominik Fujerik d'une longue passe qui élimine 4 défenseurs. Un 3 contre 1 s'enclenche mais Kévin Pernot perd son duel face à Pek. Après un contre peu dangereux, c'est l'EHC qui se retrouve en situation de contre-attaque après une récupération de ce même Pernot. Il trouve Gaspar en zone neutre qui réalise l'entrée de zone et, d'une passe abandon, retrouve un Kévin Pernot qui l'a déjà contourné. Ce dernier fixe Pek et ses deux défenseurs au premier poteau et retrouve Gaspar au second poteau qui n'a plus qu'à pousser le palet dans le but vide. Une action à montrer dans toutes les écoles de hockey et qui donne donc un avantage définitif à l'EHC qui s'impose 3-1 dans ce match.

L'après-match est synonyme de remise des prix aux meilleurs joueurs de chaque équipe. L'occasion pour le nombreux et bruyant public savoyard, ainsi que pour la cinquantaine de supporters vosgiens ayant fait le déplacement, de saluer la grosse performance du gardien local Tomas Pek, logiquement récimpensé. En revanche la remise du prix à Thomas Mathieu voit le public de Méribel faire preuve d'un goût douteux en sifflant le joueur. Une anecdote au vu de la seule récompense intéressante du soir: le gain de la première manche par des spinaliens qui auront à coeur de se qualifier pour les demie-finale dès samedi, à Poissompré.