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Historique du Epinal Hockey Club

Si la pratique des sports de glace, et notamment le hockey, à Épinal est attestée depuis le 18ème siècle, c'est en 1906 que Munier Grandclaude impulse la création du tout premier club permettant l'encadrement de leur pratique: le SHS (Sports d'Hiver Spinalien). Les férus de glisse se retrouve alors chaque hiver, dès que le froid a fini de geler les eaux de l'étang de Poissompré.

Petit à petit, le petit étang devient le lieu incontournable des longs hivers au sein de la Cité des Images. Si bien que l'on voit apparaître, petit à petit, des installations apparaissent: tout d'abord une buvette puis des sanitaires en dur... C'est en 1968 que la première équipe de hockey sur glace spinalienne officielle est lancée dans le championnat de la Ligue de l'Est, sous l'impulsion de Lucien Grandclaude et de Jean Monvoisin. L'année suivante, Jean-Paul Hennet, joueur de première division débarque dans la préfécture vosgiennes et structure le club, bien aidé par l'arrivée le plan "100 patinoires", lancé à l'occasion des Jeux Olympiques de Grenoble et qui a pour but de favoriser la pratique des sports de glace sur le territoire français. Celui-ci fait pousser les structures artificielles partout en France, y compris à Épinal. C'est ainsi que l'étang aux eaux riches en poissons devient patinoire le 20 décembre 1970, jour de l'inauguration du bâtiment. A cette occasion, l'équipe spinalienne affronte Strasbourg dans ce qui reste comme le tout premier match jamais joué dans l'enceinte. La fête sera encore enjolivée par la victoire 4-2 des joueurs locaux.

Durant les années 1970, Épinal s'impose comme un haut lieu du hockey dans le Grand Est avec plus de 350 licenciés et de nombreux jeunes joueurs prometteurs, formés par Jean-Paul Hennet. Parmi eux, les premières vedettes de Poissompré: Denis Claudé, Jean-François et Eric Bardy, Patrick Adin et le premier étranger à porter la tunique verte, le canadien Brad Neville. Ce n'est donc pas un hasard si l'équipe atteint la finale de Nationale C en 1977, chutant de peu face à Dunkerque. Une finale atteinte à nouveau la saison suivante, pour le même résultat, cette fois face à la réserve de Grenoble. Il faut attendre 1979 pour voir Épinal remporter son premier titre national: le championnat de France de Nationale C.

Promu en Nationale B, Épinal fait plus que de la figuration et parvient à attirer près de 2000 personnes à Poissompré lors de ses rencontres à domicile. Le président Pierre Aubert décide à ce moment là de donner un élan supplémentaire à son club en s'attachant les services de Pete Laliberté, sélectionneur de l'Équipe de France, grand artisan du développement du hockey sur glace à Grenoble et considéré comme la père spirituel du hockey français d'après-guerre. Sous sa houlette et avec l'apport du lutin canadien Normand Pépin l'équipe accède pour la première fois à l'Élite du hockey sur glace français en 1982.
La foule se presse alors pour assister aux matchs des verts et c'est à cette période là que la ferveur spinalienne apparaît. Pour la première fois dans l'Hexagone, un club peu bénéficier du soutien d'un public nombreux, bruyant et festif. Cette ambiance fera dire à l'ex-gardien tourangeau Patrick Partouche, qui a choisi Épinal pour son esprit hockey, que "Poissompré est devenu la hantise de toutes les équipes quand elles doivent venir dans l'enfer d'Épinal". Cette ferveur ainsi que la couleur verte du club donne alors droit à des comparaisons entre Poissompré et le stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne.
 

La première saison en Élite du club lorrain se révèle prometteuse avec une 9ème place finale, loupant de peu l'accession aux play-offs réservés aux huits premiers. On assiste alors aux premiers pas en équipe première du jeune local Jérôme Campiglia qui devient, à seulement 18 ans, le premier buteur spinalien en Élite alors que la première victoire est acquise à domicile face à Viry. La saison suivante est plus compliquée avec le départ du coach Laliberté. Si le maintien est acquis difficilement avec l'avant-dernière place de la poule de relégation, le club est contraint de déposer le bilan.

Tout est alors à refaire dans la Cité des Images. Le club repart de tout en bas, la Nationale C, avec un nouveau nom: l'ARSGE (Association pour le Renouveau des Sports de Glace à Epinal). Plusieurs joueurs restent au club, ce qui permet à l'équipe de performer rapidement. Cependant, les dirigeants préfèrent être prudents et refusent de participer à la finale nationale dès la première saison. L'histoire se répète la saison suivante mais cette fois, l'équipe ira bien disputer les play-offs et terminera la saison championne de France de Nationale C, s'imposant en finale contre Morzine.

En 1986, un événement rare se passe dans la préfecture vosgienne: un joueur hongrois traverse le rideau de fer pour s'engager en faveur d'Épinal. Il s'agit d'Andreas Farkas qui devient ainsi seulement le troisième hongrois à évoluer hors de son pays. Avec lui, Épinal joue les premiers rôles mais doit s'incliner face à Angers. Farkas terminera la saison avec 93 points en 23 matchs, record absolu pour le club.

A l'été 1989 Épinal va écrire l'une des histoires les plus incroyables du hockey mondial. Des rumeurs enflent sur le fait que le club serait sur le point de réaliser un coup incroyable sur le marché des transferts. C'est le 12 juillet 1989 que La Liberté de l'Est confirme officiellement l'information: Bob Gainey, plus de 1000 matchs NHL, quintuple vainqueur de la NHL, quadruple vainqueur du trophée Selke (offert en NHL au joueur offensif présentant les meilleures qualités défensives) et capitaine des mythiques Canadiens de Montréal s'engage en tant qu'entraineur-joueur pour deux saisons avec les écureuils d'Épinal !


Photo d'équipe 1989-1990

Le contrat est signé le 17 juillet 1989 et est accompagné d'une autre bonne nouvelle: la promotion administrative de l'équipe en Nationale 1B, le deuxième échelon français. Si Gainey fait d'Épinal l'attraction médiatique du hockey français, les résultats ne sont pas vraiment au rendez-vous et le canadien retourne en NHL dès l'année suivante, pour entraîner les North Stars de Minnesota et remporter avec cette équipe (devenu les Stars de Dallas en 1993) une ultime Coupe Stanley en 1999 en tant que manager général.


Après la tornade Gainey le calme revient dans les Vosges où le club continue sa progression, lentement mais sûrement. Le tchécoslovaque Jan Reindl, capitaine du Sparta Prague, arrive pour devenir le général de la défense spinalienne. Après avoir terminé vice-champion, la fédération oblige Épinal (ainsi que Viry-Châtillon et Clermont-Ferrand) à jouer en Nationale 1A la saison suivante. C'est une saison désastreuse sportivement mais aussi financièrement, le club n'arrivant pas à faire face aux dépenses nécessaires pour l'Élite. Le club doit alors à nouveau déposer le bilan à l'été 1992 et repartir de zéro.

Il faut à nouveau attendre deux saison pour voir les spinaliens, désormais entraînés par Jan Reindl, obtenir l'accession pour le deuxième niveau français en 1996. Mais les Renards n'évolueront pas à ce niveau, la fédération les promouvant dans une Élite élargie. L'histoire se répète et Épinal coule tant sportivement que financièrement.

Le dépôt de bilan est évité de justesse et le club repart donc à l'échelon inférieur, désormais appelé Nationale 1. Un nouveau président arrive avec pour mission de redresser le club financièrement et de le stabiliser sportivement. C'est ainsi que Claude Maurice prend la tête de l'Image Club d'Épinal qu'il surnomme les "Dauphins", souhaitant faire d'Épinal le réservoir de développement des meilleurs jeunes français dans un pôle espoir nouvellement créé. Si ce voeu ne se réalise pas, le club se redresse peu à peu et voit l'avènement des nouvelles idoles de Poissompré: Roman Trebaticky, Cyrille David, Jussi Haapasaari et Guillaume Chassard enchantent le nombreux public spinalien sous les ordres du recordman absolu de buts et de points au club, Raphaël "Féfé" Marciano. En 2002, prudent, le président Maurice refusera l'invitation de la fédération de rejoindre une nouvelle tentative d'Élite élargie, préférant rester en Division 1. La saison suivante, la domination spinalienne donne un ticket pour le Super 16 aux Dauphins. Cette fois c'est la bonne, Épinal retrouve l'Élite.

S'installant dans cette Élite, renommée Ligue Magnus en 2004, Épinal s'appuie sur des joueurs français du club et sur des étrangers venus de l'Est. Parmi eux, l'ange-gardien Stanislav Petrik mais aussi un joueur qui s'était initialement engagé à Mulhouse avant de traversé la ligne bleue des Vosges suite au dépôt de bilan alsacien, Jan Plch. Accompagné par ses compères Michal Petrak et Jan Simko, il porte l'équipe qui réalise, en 2007, un coup d'éclat retentissant avec l'accession à la toute première finale de Coupe de France disputée Palais Omnisport de Paris Bercy. Devant une affluence record de plus de 12 000 spectateurs, la bande à Pierre-Yves Eisering doit s'incliner face aux Ducs d'Angers.

En 2009, après avoir réalisé la meilleure saison de l'histoire du club jusqu'alors (6ème en saison régulière, quart de finale de play-offs) sous les ordres de Shawn Allard, la patinoire de Poissompré doit être fermée par sécurité, le toît menaçant de s'effondrer à tout moment. Cela oblige le club à l'exil dans une patinoire-hangar installée sur le parking de Poissompré durant deux saisons. L'automne 2009 restera comme une période noire avec la fermeture de Poissompré, le limogeage du sudéois Tommy Andersson et des résultats catastrophiques. Santino Pellegrino arrive alors et redresse l'équipe qui se maintiendra finalement. Il égalera même la 6ème place de Shawn Allard lors de la saison suivante.

La patinoire de Poissompré est réouverte en 2011 après une rénovation totale où seules les fondations ont été conservées.
La fin de saison 2012-2013 est historique pour le club. Après une anonyme 12ème place en saison régulière et le remplacement de Santino Pellegrino par Alex Stein, l'équipe se transforme en play-offs pour atteindre les demie-finale de Ligue Magnus pour la première fois de son histoire.

Une nouvelle ère pour le hockey spinalien s'ouvre en 2014 quand le club se voit renommer en Gamyo Épinal, à la faveur d'un contrat de naming. Fort d'une surface financière plus importante et de l'arrivée sur le banc du légendaire Philippe Bozon, le club performe jusqu'à atteindre un nouveau seuil historique: sa première finale de Ligue Magnus. Après avoir eu l'occasion de soulever le trophée devant son public, les spinaliens s'inclinent finalement face aux Rapaces de Gap.
La saison suivante est également historique puisque la bande à Stéphane Barin, emmenée par Maxime Moisand, Andrej Hocevar, Matthieu Le Blond, Pierre-Charles Hordelalay, Martin Charpentier ou Anze Kuralt, termine avec le meilleur bilan de la saison régulière de Ligue Magnus. La première place échappe aux Gamyo à cause de points de pénalité infligée pour de nouveaux problèmes financiers survenus à l'été précédent. Cette équipequi fait de Poissompré une forteresse doit malgré tout s'incliner en demie-finale face aux Ducs d'Angers, retrouvés à ce stade là pour la troisième fois en trois participations. Au bout d'un match 7 haletant, Jan Plch ne peut empêcher Épinal de s'incliner devant son public pour le dernier match professionnel de sa carrière débutée en 1993. Il se retire après onze saisons, 234 matchs et 262 points, records du club.
Malgré l'inauguration d'une nouvelle tribune à Poissompré, portant la capacité d'accueil de la patinoire à 2500 places, les deux saisons suivantes s'avèrent bien moins réjouissantes sportivement et se conclue par une liquidation judiciaire de la SASP Gamyo Epinal au printemps 2018.

Pour la troisième fois de son histoire le club doit repartir de zéro. L'équipe réserve du club devient alors l'équipe première. Celle-ci est déjà un cador de Division 3, obtenant même une promotion sportive refusée deux ans plus tôt. Un certain Jan Plch en est l'entraîneur-joueur et conduit des noms biens connus des supporters: Guillaume Chassard, Guillaume Papelier, Nicolas Ravel, Kévin Pernot, Kévin Benchabane ou encore Pierre et Romain Mauffrey. Renforcée par Anthony Rapenne, Martin Charpentier et Audric Donnet, restés au club malgré la liquidation de l'équipe professionnelle, le nouvel EHC survole le championnat de Division 3 qu'il termine en apothéose par un titre de champion de France de D3 acquis lors d'un carré final organisé à Poissompré.